La baignoire de Marat

Saviez-vous que la baignoire de Marat, celle dans laquelle ce célèbre médecin, physicien, journaliste et homme politique français fut assassiné en 1793, avait séjourné pendant près de 50 ans à Taverny ?

Tout commence par l’histoire d’une famille de militaires : les Capriol.
En 1804, Marie Joseph André Augustin Capriol de Saint-Hilaire s’installe avec sa seconde épouse Jeanne Adelaïde Dousset (ou Dounet) à Taverny, au château de Beauchamp, quartier de la ville à l’époque. Il apporte dans ce déménagement une baignoire sabot en cuivre, précédemment achetée chez un marchand de ferraille de Paris, non sans connaître l’histoire de cet objet. La baignoire sera alors conservée au grenier du château, comme souvenir révolutionnaire.
Jeanne Adelaïde Dousset (ou Dounet) accouchera de deux enfants, dont Marie Adelaïde André Augustine qui naît le 1er mai 1807 à Taverny.
Au décès de ses parents en 1849-1850, Adelaïde, qui était de santé fragile, va s’installer près de l’abbé Joseph Rio, rue d’Auvers (actuelle rue de Paris). Elle emmène avec elle quelques meubles et la fameuse baignoire.
Par la suite, le curé Rio, accompagné d’Adelaïde…

Article rédigé avec l’aide de l’association généalogique de Taverny www.genea-taverny.fr

Suite de l'article paru dans le Taverny Mag  #37 - novembre 2021 :

Par la suite, le curé Rio, accompagné d’Adelaïde, quittera Taverny en 1852 et devra déménager plusieurs fois, emportant avec eux, à chaque fois, la fameuse baignoire.

En 1861, Adelaïde décède, faisant de l’abbé Joseph Rio son légataire et propriétaire de la baignoire, de nouveau remisée au grenier.
Avant sa mort, le curé Rio a rédigé son testament, respectant les volontés d’Adelaïde. Ainsi, en 1876, à la mort de l’abbé Rio, la baignoire fut cédée à l’évêché de Vannes. C’est alors qu’un des exécuteurs testamentaire, l’abbé Le Cosse, logé au presbytère de l’Île aux Moines, exprime le souhait de récupérer cette baignoire. Cet objet, visible de tous, intrigue beaucoup, si bien que le Figaro du 15 juillet 1885 y consacrera un article.

C’est ainsi que cet objet, simple appareil sanitaire, s’est transformé en relique révolutionnaire.

Cette baignoire est désormais exposée au musée Grévin.    

Précisions sur les délimitations communales de cette période

De juin 1806 à février 1821, les communes de Taverny et de Saint-Leu ne faisaient qu'une sous l'appellation de "Saint-Leu-Taverny". En 1821 Taverny et Saint-Leu se séparent, Taverny reprend son nom et Saint-Leu garde celui de "Saint-Leu-Taverny" pour de nombreuses années.


« J'ai tué un homme pour en sauver cent mille »

Pourquoi Charlotte Corday a assassiné Jean-Paul Marat.

Jean-Paul Marat, né le 24 mai 1743, est un médecin, physicien, journaliste et homme politique français. Usurpateur de noblesse avant la chute du régime monarchique, il devient député montagnard à la Convention à l’époque de la Révolution.

À cette époque, Marie-Anne Charlotte de Corday d'Armont, qui se fait appeler Charlotte Corday, est séduite par les idées girondines et devient républicaine. Mais c'est une modérée: la jeune femme ne supporte pas la violence, les excès de la Révolution: les tueries, la guerre civile, les massacres de septembre 1792 et les nombreuses exécutions à la guillotine. Elle est épouvantée par la mort du roi Louis XVI (le 21 janvier 1793). Par ailleurs sa conception de la justice, de la liberté et de la révolution ne correspond pas à celles des révolutionnaires au pouvoir.

Elle va alors être en totale opposition avec le journaliste Jean-Paul Marat. Bon orateur, populaire auprès des sans-culottes, ce révolutionnaire extrémiste appelle à la violence et aux meurtres dans son journal L'Ami du peuple (devenu Le Journal -puis Le Publiciste- de la République française). Il s'attaque aux aristocrates et aux ministres; à la chute de la monarchie, il contribue à la mort de Louis XVI; puis il s'en prend aux élus modérés et aux conspirateurs. Élu député montagnard de Paris à la Convention, il poursuit ses appels au sang et pourchasse les Girondins, particulièrement après leur chute au printemps 1793.

Charlotte Corday va alors préméditer le meurtre de celui qu’elle tient pour responsable de ces troubles. Le 13 juillet 1793 au matin, Charlotte Corday achète un couteau de cuisine et se rend au domicile de Marat, au 30 rue des Cordeliers (actuellement Rue de l'École-de-Médecine dans le VIe arrondissement). La jeune femme parvient à être introduite auprès de Marat, qui prend un bain de soufre pour soulager son corps malade. Elle a prétexté détenir des informations sur des Girondins réfugiés à Caen, considérés comme des traîtres par Marat. Après un échange avec le député, au cours duquel elle s'informe du sort réservé aux Girondins dénoncés, elle le poignarde à la poitrine, lorsqu'il révèle qu'il les fera tous guillotinés.
Arrêtée sans résistance, elle avoue son crime lors de son interrogatoire sur place et déclare que la victime était responsable de « la désolation de la France et de la guerre civile qu'il a allumée dans tout le royaume ».

Quant à Marat, immortalisé en martyr de la Révolution par le peintre et député Jacques-Louis David, il est dans un premier temps pleuré par le peuple parisien. Et reçoit un culte, de nombreux bustes à son effigie sont réalisés, il entre au Panthéon en septembre 1794. Mais quelques mois plus tard, l'action du sanguinaire montagnard est désavouée et Charlotte Corday est réhabilitée: il est sorti par la petite porte et est inhumé au cimetière Sainte-Geneviève, à Paris.
 (source Le Figaro.fr)

Acte de naissance d’Adelaïde de Capriol, le 1er mai 1807 à Taverny :

Acte de décès de Marie Adelaïde Capriol sur l’île d’Arz :

Acte de décès de Marie Joseph André Augustin Capriol de Saint-Hilaire, en 1849 à Taverny :

Acte de décès de Joseph Rio sur l’île d’Arz :