Sur les pas des bagnards…

Pour monter à pied jusqu’à l’orée de la forêt de Montmorency, le promeneur peut emprunter de nombreuses sentes aux noms évocateurs d’un passé riche.  Laissez-nous vous en présenter quelques-unes…

Taverny se love au cœur de la vallée de Montmorency, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale, dans une région appelée le Parisis. Le paysage se caractérise par une convergence de vallées, entrecoupées de buttes et sculptées de nombreux cours d’eau. Taverny se blottit dans l’une de ces vallées, au flanc d’une colline et à l’orée de la forêt de Montmorency.

Durant le Moyen-Âge et jusqu’à 1789 les Tabernaciens étaient des paysans, des laboureurs et des vignerons. Au 16e siècle, les bagnards empruntaient les chemins à l’orée de la forêt pour rejoindre les geôles de Cayenne. À la fin du 18e, les terrains en pente laissés par la vigne sont consacrés à l’arboriculture qui devient florissante. C’est de cette époque que date la renommée des cerises de Montmorency. Les noms « La Saussée » (aujourd’hui « Saussaies »), « les Aulnayes », ou encore « Longues Queues » font référence à la présence d’aulnes, de saules ou encore de céréales. De cette époque il nous reste quelques sentes aux noms évocateurs que vous pouvez découvrir et emprunter.
Deux circuits permettent de découvrir les sentes de Taverny (4,6 km ou 2,8 km) et les sites remarquables alentours. Le panorama qui s’offre…

Suite de l'article paru dans le Taverny Mag  #39 - janvier 2022 :

… à la vue du promeneur permet de découvrir, au premier plan, la vallée de Montmorency, avec les communes de Saint-Leu-la-Forêt et de Beauchamp et en deuxième plan les buttes de Sannois et d’Argenteuil. Par temps clair, Pontoise se découvre à droite et Paris sur la gauche.

Sente des Saussaies
En 1582, il existait une prison à Montmorency et un autre centre de détention à Franconville. On peut imaginer que ces prisonniers passaient par la forêt sur le chemin venant de Montmorency, pour gagner Conflans-Sainte-Honorine par la route d’Herblay. À cette époque, la ville de Conflans représentait la porte d’entrée vers l’ouest avec son port maritime. Les prisonniers embarquaient alors pour l’Île de Ré et Cayenne.
Il existe en l’Église Notre-Dame de Taverny, dans la niche inférieure gauche du retable, une statuette de Notre-Dame des Fers, propice aux prisonniers. Sur une carte de 1835, on retrouve l’évocation de cette histoire grâce à son nom « ruelle des prisonniers ».
Le nom de cette sente va changer avec le développement de l’arboriculture après la Révolution. La sente des Saussaies fait référence aux saules plantés sur les côteaux de la ville.

Sente des Tampons
Située entre la rue Gabriel Péri et la Chapelle de l’Ecce Homo, cette sente fait également directement référence à cette époque d’agriculture riche et diversifiée puisque le tampon représentait un gros bouchon de bois, de pierre ou de métal servant à boucher une ouverture. Autrefois familièrement casquette ronde et plate des soldats ordonnances et par extension le soldat ordonnance lui-même.

Sente des Goberges
La goberge était une perche servant à tenir pressé un ouvrage de menuiserie - planchette de layetier (celui qui fait, qui vend des caisses, des malles) petit ais mis en travers, sur un fond de lit, pour soutenir la paillasse.


 Découvrez le reportage de présentation de la sente des Tampons par M. Urbain, membre de l’association généalogique de Taverny, et Erwan Chettata, technicien municipal des aménagements de Taverny.