Lumière divine

Les vitraux de l’Église Notre-Dame-de-l’Assomption magnifient la lumière de cet édifice, classé Monument historique depuis 1846.

 
Après vous avoir présenté l’orgue à tuyaux et sa tribune dans le Taverny Magazine #38 (décembre 2021), nous vous proposons de découvrir aujourd’hui les magnifiques vitraux des trois fenêtres hautes de la façade occidentale de l’Église Notre-Dame-de-l’Assomption de Taverny.

Cette disposition particulière de trois vitraux est typique de l’architecture gothique et se nomme « triplet ». Ce triplet est ici surmonté d’un arc de décharge bien visible de l’extérieur.
Ces vitraux ont été réalisés par le peintre-verrier Gaspard Gsell et ont été offerts en 1880 par la vicomtesse de Terray de Morel-Vindé, fille du Baron Rouen des Mallets (qui fut le maire de Taverny de 1845 à 1854). La donatrice a souhaité que chaque vitrail soit dédié à l’un des saints patrons de sa famille.

Commençons par le personnage du grand vitrail central : il s’agit du roi Louis IX, aussi connu sous le nom de Saint-Louis. Il tient dans la main droite une « main de justice », symbole du pouvoir judiciaire du roi, et dans la main gauche, un sceptre fleurdelisé, symbole de son autorité suprême. La représentation est originale car…

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Article rédigé avec
l’aide précieuse de
l’Association Culturelle Notre-Dame de Taverny

 

Suite de l'article paru dans le Taverny Mag  #41 - mars 2022 :

 

…  généralement les rois sont représentés tenant le sceptre à la main droite. Cependant, il y a des exemples dans la peinture où le roi tient la main de justice dans sa main droite, comme le portrait de Saint-Louis par El Greco.

À gauche de Saint-Louis (à la droite du visiteur) est représenté Saint-Denis, premier évêque de Paris, décapité par les romains au IIe  ou IIIe siècle.

La « Légende dorée » de Jacques de Voragine (auteur du XIIIe siècle qui a raconté la vie des grands saints) évoque ainsi cette histoire : « Après avoir été décapité, le corps de Saint-Denis se releva et sous la conduite d’un ange précédé d’une lumière céleste, il porta sa tête entre ses bras sur deux milles, depuis l’endroit qu’on appelle le mont des Martyrs (Montmartre) au lieu de son propre choix où il repose maintenant (l’actuel emplacement de la Basilique de Saint-Denis ) ». C’est le premier et certainement le plus célèbre des saints « céphalophores » (qui portent leur tête).

À droite de Saint-Louis, le vitrail montre un personnage tenant une coupe qu’il est en train de bénir : c’est la représentation traditionnelle de Saint Jean l’évangéliste, inspirée d’un récit des « Actes de Jean à Rome » (écrit du IIème siècle mais dont l’authenticité n’est pas établie). Il raconte que pour prouver la puissance du Christ, Jean prit une coupe dans laquelle il versa un poison mortel, qui lui avait été apporté sur ordre de l’empereur Domitien. Mais grâce à sa prière de bénédiction, il but la coupe empoisonnée sans aucun dommage pour lui. Le poison est symbolisé ici par le serpent. Bien que datant du XIXe siècle, ces vitraux ont été conçus dans le style des vitraux médiévaux : les personnages sont entourés d’arabesques de feuilles et surmontés de représentations d’églises. À leurs pieds sont représentés les blasons des différentes branches de la famille donatrice, dont celui des Rohan-Chabot (également sculpté sur le dossier du banc seigneurial face à la chaire).

 Saint Louis

 Saint Jean


  Saint Denis


 Blason Rohan-Chabot