Les carrières de Taverny

Rendre à César ce qui est à César

L’histoire des carrières à Taverny couvre une période allant de 1200 avant J.C. Saviez-vous par exemple que les pierres de meulières et caillasses issues des parties hautes de la forêt de Montmorency ont servi de renfort de l’oppidum du « Camp de César » ? *.

Une utilisation dès l’Antiquité
Les carrières de Taverny produisent différents matériaux : sables, graviers, marnes (à tuiles), pierres meulières et gypse. Depuis très longtemps, Taverny utilise ces ressources minérales depuis plusieurs centaines d’années que l’on retrouve dans les constructions et bâtiments de notre commune.
Les pierres de meulières et caillasses issues des parties hautes de la forêt ainsi ont servi de renfort des talus de l’oppidum du « Camp de César » (1 200 avant J.C.).
Les premières utilisations attestées remontent au 1er siècle de notre ère avec la chaussée Jules-César et les habitations du vicus gallo-romain du quartier Sainte-Honorine qui ont utilisé l’ensemble des ressources minérales pour les constructions mais aussi pour la sculpture...

Suite de l'article paru dans le Taverny Mag  #42 - avril 2022 :

... Le cartulaire de l’Abbaye de Maubuisson fait état d’une carrière à plâtre à Taverny en 1401.

Du Moyen-Âge au 19e siècle
L’exploitation de carrières de surface en 1719 dans le quartier de la Tour Saint-Anne nous donne le nom des maçons exploitants. Plus tard, des exploitations de toutes tailles fournissent du sable, du grès, des marnes à tuiles, des pierres meulières et du gypse transformé localement en plâtre, formant les matières premières des maçons et carriers de la ville.

Le grès est utilisé pour faire les pavés, les bordures, les chasses roues, … Le pont des Picotes et la fontaine Boulmet en sont des exemples d’utilisation. Les pierres meulières seront utilisées pour les constructions des belles maisons et édifices publics de la ville (notamment de nombreuses écoles). Le gypse travaillé donnera le plâtre.
Les carrières situées dans la plaine exploitent le grès, les pierres et le sable. Le coteau entre le niveau de la rue Gabriel-Péri et celui du chemin de l’Ecce Homo correspond à la hauteur de la couche de gypse, au-dessus se trouvent les sable et gravier, les marnes à tuiles et les pierres meulières.
Les exploitants de ces carrières sont généralement des maçons qui utilisent ces ressources pour leur besoins professionnels. Certains pratiquent le commerce de matériaux. Exploitées par une ou quelques personnes, les carrières de grès emploient des tailleurs de pierres.
Mentionnée dès 1642, une tuilerie a existé à Montubois jusqu’ à la fin du XIXe siècle et employait trois personnes.

Une richesse pour Taverny
De nombreux noms de sentes, rues, quartiers et lieu-dit rappellent ce passé, comme le mentionnent les cartes de la commune. Les exploitations ont été à la base du développement artisanal et industriel de la ville. Celles de petites tailles disparaissent progressivement entre la fin du XIXe siècle et la Seconde Guerre mondiale, pendant que certaines exploitations familiales exploitant le gypse vont grossir jusqu’à devenir des sociétés industrielles et appartenir au patrimoine industriel de la ville. Naturellement ces exploitations de grande importance ont un retentissement sur la vie des Tabernaciens : emplois, commerces, logements. Mais elles seront aussi génératrices de nuisances : bruit, poussière, circulation, dangers divers. De plus, ces carrières souterraines augmentent les risques naturels liés à la présence de gypse : effondrements de terrains et habitations, instabilité du sol.…

Le gypse est un élément économique important, base du plâtre aux applications nombreuses.
À Taverny, la carrière Duchesne, Verson et Franck de Préaumont, se situait dans le quartier de la Tour Saint-Anne (limite de Bessancourt), la carrière à Tailleurs dans le quartier des Goberges et la carrière à Mignot dans le quartier des Liboux à la limite de Saint-Leu-la-Forêt.
Le regroupement des carrières de Taverny et Bessancourt marque un tournant dans l’exploitation du gypse.

* Sources de cet article : « Les carrières à Taverny », de Didier Dessane et Lionel Urbain, éditeur AGT, 2021 (ouvrage épuisé). Disponible en consultation à la médiathèque Les Temps Modernes et aux Archives départementales du Val-d’Oise.
Article rédigé avec l’aide précieuse de l’association généalogique de Taverny

www.genea-taverny.fr